Le Pronom

Publié le par oceaniadis

"La catégorie des pronoms est faussement évidente. Elle recouvre des fonctionnements sémantiques très variés : pronoms substituts, embrayeurs personnels, pronoms autonomes. On divise traditionnellement les pronoms en diverses classes (possessifs, indéfinis...), qui correspondent systématiquement à diverses classes de déterminants et qui posent chacune des problèmes spécifiques. Cette hétérogénéité se retrouve dans la variation morphologique des pronoms." Précis de grammaire pour les concours, 2001, p. 265)


Effectivement, il convient, malgré des formes parfois identiques, de bien distinguer
déterminants et pronoms.

Pronoms anaphoriques et pronoms déictiques
On distinguera encore soigneusement les pronoms anaphoriques (représentants) et les pronoms déictiques (dits aussi "nominaux"), en les classant dans ces catégories selon leur rapport au contexte ou à la situation .

Attention : ce n'est pas la forme du pronom qui permet de le classer comme nominal ou comme représentant ; les phénomènes d'homonymie sont fréquents, ou, si l'on préfère, on dira que bien des pronoms peuvent être tantôt nominaux, tantôt représentants :

Exemple :"Chacun pour soi" (nominal)"Une colonne d'homme en armes est arrivée ; chacun portait un bouclier" (représentant)
Question de genre et de nombre
L'accord en genre se fait surtout dans les représentants, quand les pronoms renvoient à un nom ou groupe nominal :
Exemple :"Une femme est entrée : elle portait un grand sac noir"."Un homme est arrivé : il semblait fatigué"
En français, les nominaux : "je", "tu", "me", "moi", etc. ne prennent aucune marque de genre, mais l'accord se fait avec le sexe des animés :
Exemple :"Vous êtes intelligentes, mesdames""Tu es belle ce matin"

Les pronoms personnels

Ils prennent des formes diverses selon leur fonction. Ils connaissent également pour certains une variation en genre, en nombre, en personne. Nous avons évoqué déjà l'opposition fondamentale entre 1e et 2e personne d'une part, et 3e personne (appelée "non-personne" par E. Benveniste) d'autre part.
Ces différences sont à la fois d'ordre référentiel, morphologique et syntaxique
On distinguera encore formes conjointes et formes disjointes

L'opposition des formes conjointes et disjointes

"Les formes conjointes sont liées au verbe de façon étroite : elles ne peuvent en être séparées que par une autre forme conjointe, les éléments en et y (assimilables aux formes conjointes, voir plus bas), enfin l'élément ne dans le cas des formes de cas sujet : Je ne l'y vois pas ; donne-la-lui.Inversement les formes disjointes sont séparées du verbe par une pause ou une préposition. Elles sont toujours susceptibles d'être remplacées par un nom propre : lui (Pierre), il travaille; ils se moquent de lui (Pierre), etc. Toutefois, moi et toi ne peuvent, compte tenu de leur statut spécifique (voir plus haut), être remplacés par un nom propre. En revanche, ils admettent l'apposition d'un nom propre : moi (toi), Pierre.(extrait de Arrivé, Gadet, Galmiche, 1986, p. 498-499)

Le pronom "on" peut, dans des conditions particulières, servir de substitut à tous les pronoms. Il est surtout fréquemment utilisé comme substitut de "nous" (NB que "nous" reste la forme tonique unique dans tous les cas de détachement) :
Exemple :"On est allé en promenade"
"Nous, on ne sait pas faire ça"
quelques exemples :
"En publiant ce livre, on voudrait montrer..." (forme de modestie)
"Alors, mon petit, on a bien déjeuné ?" (forme dite hypocoristique : qui exprime une intention affectueuse)
"On m'a volé mon parapluie" (pour éviter une désignation trop précise)
"On est allé en promenade, on a vu un cheval..." (de plus en plus fréquent à l'oral, le "on"
remplace partout le "nous"
"On a bien travaillé ! (pour "vous avez...") je suis satisfait de vous."
"C'est Mozart qu'on assassine", "On a encore augmenté les impôts"

Un tableau pour classer les indéfinis
Aucun tableau n'est vraiment satisfaisant car la catégorie des "indéfinis" et fort peu homogène.
Classiquement, on les représente en reprenant l'opposition "nominaux/représentants"
Et les "pronoms adverbiaux" ?
Il existe également des susbstituts d'
adverbes ou de circonstants (compléments de verbe ou de phrase). On les appelle parfois "pronoms adverbiaux" (cf. Arrivé, Gadet, Galmiche, 1986, p. 500) [on devrait peut-être dire des "pro-adverbes !]. De fait, on distinguera deux catégories à nouveau comme pour les pronoms :- des formes conjointes : ce sont celles que classiquement on appelle "pronoms adverbiaux" : en et y. "En" remplace les formes introduites par "de" :
"Je viens de Paris" : "J'en viens""Il se souvient de cette aventure étonnante ; il s'en souviendra longtemps"
"Y" remplace les formes introduites par "à" :
"Je vais à Paris" : "J'y vais""A cette nouvelle exposition... j'y vais tout de suite."
- des formes disjointes : ce sont des formes substituts, mais plus "pleines" de sens que les stricts pronoms : on citera : "Ce jour-là", qui renvoie par exemple à "Le 25 février 1808", déjà présent dans le contexte, "là", "là-bas", etc. On citera : "là, il vit celui qu'il attendait", qui renvoie par exemple à "Dans la forêt, au pied d'un chêne...".

Publié dans Français

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